Lundi je reprends le travail si tout va bien. J'essaie de me "détendre", entre deux coups de stress. Je suis en arrêt depuis mercredi matin, à cause du stress. Quelques jours pour reprendre des forces. Ma direction m'attends au virage parce que j'ai parlé.
Comme toujours, quand on parle, la grosse mécanique du pouvoir des dominants se met En Marche. Elle nous retourne le cerveau (du moins, elle fait tout pour). Elle y va de ses confrontations, de ses pressions, avec tout un système qui en assure la pérennité.
Quand on met un grain de sable dans une machine qui roule, une grosse machine qui en écrase beaucoup, et avec laquelle beaucoup d'autres font, il faut comprendre, (ou s'y attendre)) qu'il n'y a pas assez de grains sables pour faire tomber cette montagne qui nous écrase. Lutter, garder sa raison intacte, c'est se préparer à être jugée de mauvaise foi. C'est se préparer à être disqualifiée trois fois. Une fois dans les faits, une fois dans sa raison - la non repentance est signe de déraison - une fois dans son intelligence - confondue avec la mesquinerie. Tandis qu'admettre être fragile psychologiquement, trop émotionnelle, pas assez professionnelle, pas assez raisonnée, serait un gage d’honnêteté. Croire en l'intelligence supérieure de ceux qui ont le pouvoir de nous laminer et ne se gênent pas pour le faire est un gage de bonne foi. Ce serait toujours ça, et c'est ce qui fait tenir la montagne.
Telle est la loi du travail. Telle est la loi de tout système de domination. Les dominants le savent.
Hier soir, j'ai regardé Festen. Voyez la première partie, jusqu'à la 41ème minute, déjà. Rien que là on comprend ce qui se passe. Puis, voyez la suite. .
J'y revois exactement la manière dont on nous fait taire dans toutes les organisations (familiales, matrimoniales, professionnelles), la manière dont la pression nous pousse (out tente de nous pousser) à accepter de nous disqualifier nous même.
Jusque là, j'avais capté ce mécanisme identique qui nous fait taire et admettre les violences professionnelles et conjugales. Maintenant, je vois le même mécanisme dans les violences familiales, sexuelles. C'est saisissant.
Il y a ce moment où l'on vous fout la pression. Il y a ces moments où tout le monde sait mais fait comme si il ne s'était rien passé. Il y a ces moments où l'on vous fait comprendre que vous êtes folle (ou vous faites un "transfert" = mot magique ! D'autant plus si l'on connait des éléments de votre passé ou de votre vie, et que vous avez des moment difficiles, quelque ils soient). Moi, le "transfert", j'appelle ça une intuition comparative. Puis, quand on a bien analysé les choses, j'appelle ça une analyse comparative. Il y a aussi ces moments où on vous dit que vous "interprétez" = mot magique 2, ces moments où on vous fout dehors, ces moments où tout le monde ou presque est d'accord sur votre profonde maladie mentale... tous ces moments où l'on vous demande de vous taire, et si ce n'est pas le cas, où l'on tente par tous les moyens de vous faire disparaître. Alors qu'on a simplement besoin d'être entendu.e.s, cru.e.s. Que notre raison soit libérée de tout ces discours, pressions, attitudes, qui tentent de la réduire à une condition d'animal.e.